Mon feuilleton des Incos

 FIN. Je viens d'envoyer la toute dernière partie de mon feuilleton des Incos. Je lève le nez et je me rends compte que sur mon bureau, le temps s'est arrêté après le tout premier envoi. Ces dernières semaines, ces derniers mois, j'ai été aspirée (inspirée je l'espère aussi) par cette aventure incroyable - celle que j'ai écrite mais pas uniquement - celle qui consiste à écrire un roman, avec des échéances très courtes et rythmées par des interactions avec des classes.

Des lecteurs un peu plus grands que ceux à qui se destinent mes autres livres, des CM2- 6e, ont ainsi posé un regard direct sur un texte que j'ai écrit au fur et à mesure des envois programmés, sans vraiment pouvoir faire machine arrière, réécrire, reprendre. Ce que je vais d'ailleurs faire maintenant durant un petit mois après un petit peu de repos. Les textes, c'est comme les crêpes. 

Durant toutes ces semaines, chaque petit bout de temps libre, chaque heure grignotée au sommeil, chaque pause déjeuner, chaque réveil à 5h00, chaque coucher à 1h30, chaque aller en train à Rennes, chaque retour de Paris, chaque Ter, chaque TGV, chaque promenade dans la lune, chaque trajet dans la rue, chaque petit bout de papier, chaque feuille de mon minuscule carnet, chaque attente dans les salles d'attentes, chaque lever de soleil, chaque chat, chaque mot, chaque chanson, chaque mélodie, chaque rime, chaque amour impossible, chaque molosse, chaque bout d'humanité, chaque

mouette, chaque brin d'humour, chaque embrun, chaque couleur de vague, chaque fil d'émotion, chaque sourire dans le vide, chaque ça y est je l'ai, chaque lacet fait, chaque oh non déjà la réveil, chaque écharpe autour du cou, chaque coup de froid, chaque microbe, chaque bain, chaque bassine de confiture, chaque rhododendron planté dans mon jardin, chaque oignon qui fait pleurer, chaque carré de chocolat, chaque abdo pour compenser, chaque oui les enfants, je suis parfois Sarah, la maman de mon roman, chaque jour a été consacré à l'écriture de ce texte. Et c'est vrai qu'il y a comme une envie de pleurer parce que c'est terminé. Et c'est vrai que je leur ai dit, à mes lectrices, à mes lecteurs, ce n'est pas fini, regardez, les étoiles !
Merci à elles et merci à eux, merci à leurs enseignant.e.s et documentalistes, merci à ma team relecture, merci à l'équipe des Incorruptibles !

Merci aux imprévus... 

Merci à ce chat inconnu qui m'a inspiré cette histoire.

Je ne peux pas terminer sans un merci particulier aux enfants et à leurs médiateurs pour leur implication dans ce projet, les questions qui m'ont fait avancer, les validations qui m'ont confortée, les blagues, les listes de prénoms, les suites d'histoires, les couvertures de roman, les photos, le direct radio, vos milliers d'appréciations et de gentils petits mots, les dessins des personnages, les visites touristiques, les bonnes adresses de restaurants (moi, gourmande ? ) et toutes les émotions qui ont fait des milliers de kilomètres depuis mon ordinateur en Bretagne jusque dans leurs salles de classe.